X-MEN: DAYS OF FUTURE PAST

La saga continue

Jennifer Lawrence est Mystique (©20th Century Fox)
Jennifer Lawrence est Mystique (©20th Century Fox)

''L'avenir est-il joué d'avance?''. Eh bien non. Et le passé non plus, d'ailleurs.
Ce sont les deux enseignements majeurs, quasi existentiels, du dernier volet de la saga X-MEN au cinéma, sous-titré DAYS OF FUTURE PAST.
C'est le sixième épisode de la série, réalisé par Bryan Singer comme les deux premiers, X-MEN (2000) et X-MEN 2 (2003). Il y eut ensuite, par des réalisateurs différents, X-MEN: L'AFFRONTREMENT FINAL (2006), X-MEN ORIGINES: WOLVERINE (2009) et X-MEN: LE COMMENCEMENT (2011).
Sans oublier un septième film, WOLVERINE, LE COMBAT DE L'IMMORTEL (2013), mettant en scène un seul des personnages, le plus emblématique, interprété par Hugh Jackman.
Les X-Men, popularisés par les BD Marvel dans les années 60, sont ces mutants dotés de pouvoirs surnaturels qui se regroupent et luttent pour ne pas être mis au ban de la société. Mais un homme d'affaires, le Dr Bolivar Trask, a imaginé et financé un programme militaro-scientifique pour les éradiquer: les Sentinelles, robots-tueurs qui les traquent et les détruisent.
Réunis autour de leur mentor, le professeur Charles Xavier (Patrick Stewart), les X-Men sont en grand danger, sur le point d'être repérés et attaqués par ces Sentinelles. Rassemblés dans un monastère chinois sous la neige, il ne leur reste qu'une solution pour s'en sortir: le passé.
C'est Logan (alias Wolverine) qui va être choisi pour faire le voyage à reculons. Son esprit est téléporté 50 ans plus tôt, en 1973, avec mission de changer certains événements qui ont conduit à la situation de danger actuel. S'il y parvient, le cours des 50 années suivantes sera modifié, et les Sentinelles ne seront plus une menace.
En 1973, Wolverine n'a pas changé d'aspect physique. Mais ce n'est pas le cas du professeur Xavier (interprété ici par James McAvoy), dont on va découvrir les secrets de jeunesse, les faiblesses, le mal de vivre. Et les rapports particuliers qu'il a entretenus avec deux personnages essentiels: Magneto (Michael Fassbender jeune, Ian McKellen vieux) et Mystique (Jennifer Lawrence).
Le premier est capable de maîtriser les champs magnétiques et de commander aux métaux. La seconde a le pouvoir de changer d'apparence à tout moment. Tous deux oscillent entre le Bien et le Mal, tour à tour alliés et adversaires des X-Men, au fil de l'histoire.
Ici la mission de Wolverine est d'empêcher Mystique, en pleine signature des accords de paix de la guerre du Vietnam en 1973, d'assassiner le Dr Trask, ce qui a donné (donnera, aurait pu donner) une ampleur majeure au programme des Sentinelles.
Allers et retours entre passé et présent permettent de voir des personnages à différentes époques de leur vie, d'en faire ressusciter certains, d'en introduire de nouveaux. Et de tordre et retordre l'histoire dans tous les sens, puisque donc les destins peuvent être changés (sur Internet, les fans s'amusent à reconstituer la chronologie de la saga).
Mais, précise le réalisateur, ''nous n’envoyons personne dans le passé physiquement: c’est l’esprit de Logan qui remonte le temps pour intégrer sa propre conscience, plus jeune. Pendant toute la période où il est dans le passé, le passé et le futur coexistent, ce qui nous permet de développer deux intrigues parallèles''.
Si Logan/Wolverine reste le personnage central du film –et celui qui permet d'introduire les doses d'humour nécessaires–, le professeur Xavier jeune, Magneto et Mystique sont les protagonistes majeurs de l'action.
Les deux premiers, sous les traits de James McAvoy et de Michael Fassbender, sont impressionnants, tandis que Jennifer Lawrence, le corps nu recouvert de peinture bleue et d'écailles,  apporte à Mystique son mélange de sensualité et de puissance maléfique.
On retrouve aussi, dans des rôles plus secondaires, Halle Berry (Tornade), Anna Paquin (Malicia), Ellen Page (Shadowcat), Nicolas Hoult (Le Fauve) et, parmi les petits nouveaux, le Français Omar Sy dans le rôle de Bishop –lentilles de contact rouges, dreadlocks et tatouages–, un X-Men cantonné à un rôle de cerbère armé d'un gros calibre.
Effets spéciaux, rythme sans temps mort et humour forment le cocktail habituel –et gagnant– de ce X-Men-6, au cours duquel on en apprend de belles sur Kennedy...
Et le film, au-delà de sa réalisation impeccable, est marqué par deux moments de bravoure. Le premier est une scène époustouflante de virtuosité et d'humour, illustrant les pouvoirs du personnage de Vif-Argent, capable de se déplacer à la vitesse de l'éclair, dans la prison où les héros sont venus chercher Magneto.
Le second moment très attendu survient, comme d'habitude, après les sept minutes de générique de fin. Il annonce, en quelques images et quelques secondes, l'épisode suivant: ce sera X-MEN: APOCALYSE, prévu pour 2016. L'avenir n'est pas joué d'avance.
Jean-Michel Comte

LA PHRASE
''Parfois nous avons juste besoin d'un peu d'aide'' (Charles Xavier).

X-MEN: DAYS OF FUTURE PAST
(Etats-Unis, 2h12)
Réalisation: Bryan Singer
Avec Hugh Jackman, James McAvoy, Michael Fassbender
(Sortie le 21 mai 2014)