RIO-2

Aras qui rient

Gabi, ô Gabi, le personnage le plus drôle et le plus émouvant du film (©20th Century Fox)
Gabi, ô Gabi, le personnage le plus drôle et le plus émouvant du film (©20th Century Fox)

Ils sont bien connus des cruciverbistes et des écolos: les aras sont de retour. RIO-2 raconte la suite des aventures de Blu, Perla et leurs trois enfants, qui sont parmi les derniers spécimens de perroquets aras bleus.
Euh… Pas tout à fait les derniers. ’’Nous ne sommes pas les seuls (…). Et si on était nombreux? Tu imagines? Ce serait merveilleux’’, dit la tendre Perla à son gentil mari Blu.
Le couple et ses trois enfants vivent tranquilles à Rio de Janeiro, au Refuge de l’oiseau bleu où les ont installés Linda et Tulio, le jeune couple de scientifiques qui se battent pour la protection de la nature et de la faune.
Mais Perla aimerait bien que sa progéniture connaisse leur milieu naturel. Elle persuade Blu, pourtant très réticent, et voici toute la famille en route vers la jungle amazonienne.
Blu, oiseau domestique habitué à la ville, emporte avec lui sa ceinture-banane, son GPS, son couteau suisse et sa brosse à dents électrique… Mais cela lui sera de peu d’utilité.
Car il découvre un monde nouveau au cœur de la forêt, où la petite famille rejoint une colonie d’aras bleus dirigée par… le père de Perla. Pour les oiseaux des villes qui se retrouvent en pleine nature, les découvertes et les surprises ne vont pas manquer.
Les dangers non plus. Hector, un vieux cacatoès humilié à la fin du premier film RIO, a suivi Blu et rumine sa vengeance, aidé par une toute petite grenouille rose, Gabi, amoureuse de lui mais qui ne peut le toucher car elle est venimeuse.
Et, danger encore plus grand, les hommes. Armés de bulldozers, de tronçonneuses et d’explosifs, ils sont engagés dans une vaste opération de déforestation…
Comme tout bon dessin animé qui se respecte par les temps qui courent, ce RIO-2 transmet un fort message en faveur de l’écologie. Ici c’est plus que justifié, puisque les deux piliers de l’histoire sont la forêt amazonienne en danger et les espèces d’oiseaux protégées.
Dans le premier RIO il y a trois ans, le réalisateur brésilien Carlos Saldanha (qui a aussi réalisé ou co-réalisé la série de L’ÂGE DE GLACE) avait rendu hommage à sa ville. Pour le second épisode, ’’je voulais que le décor soit très différent de celui du premier. J’ai pensé que ce serait une bonne idée de s’éloigner de la ville’’, dit-il.
Les gags et le ton général du film sont très familiaux, ce qui n’empêche pas quelques clins d’œil plus ’’adultes’’, avec un petit faible pour l’étonnant personnage de la petite grenouille rose désespérément amoureuse de son vieux cacatoès –mais il ne faut jamais perdre espoir.
C’est léger, entraînant, rigolo et très chantant. La bande originale est encore plus éclectique que celle du premier film, avec notamment une amusante reprise de I Will Survive par Hector le cabotin épris de Shakespeare, et des rythmes brésiliens supervisés par le grand Sergio Mendes.
Le film est en 3D dans les salles équipées, et dans la version française les personnages principaux ont les voix de Laetitia Casta, Lorànt Deutsch, Matt Pokora, Nathalie Dessay.
C’est un divertissement sympa, idéal pour les vacances de Pâques et à deux mois de la Coupe du monde de football au Brésil –bien sûr il y a un match de foot entre perroquets à un moment crucial de l’histoire…
Jean-Michel Comte

LA PHRASE
’’Femme heureuse, mari peinard’’ (Blu, soucieux de ne pas contrarier son épouse Perla).

RIO-2
(Etats-Unis, 1h42)
Réalisation: Carlos Saldanha
(Animation)
(Sortie le 9 avril 2014)