GRAVITY

Sidéral

Le grand retour de Sandra Bullock dans un grand film (©Warner Bros)
Le grand retour de Sandra Bullock dans un grand film (©Warner Bros)

Dans l'espace, personne ne vous entend applaudir. Et c'est dommage, parce que c'est la réaction naturelle qui vient à la vision de GRAVITY.
C'est un film pas comme les autres, pas un film d'espace banal. Pas tout à fait 2001 L'ODYSÉE DE L'ESPACE ou ALIEN, mais largement au-dessus de tout ce qu'on a vu au-delà de la stratosphère depuis de nombreuses années.
Le film débute à 600 kilomètres au-dessus de la Terre, où la navette Explorer est en orbite, dans un silence assourdissant. La scientifique Ryan Stone (Sandra Bullock), attachée à un bras articulé, fait une sortie dans l'espace pour installer un scan sur le téléscope Hubble, mais n'est pas très à l'aise.
A l'inverse, le chef de la mission Matt Kowalski (George Clooney), dont c'est la dernière mission, est décontracté. Comme un poisson dans l'eau, il se déplace librement dans le vide grâce à un réacteur dorsal ultraperfectionné, plaisante, chantonne, rassure sa collègue.
Et puis, soudain, c'est la catastrophe. Des débris d'un vieux satellite détruit s'abattent sur eux et sur la navette comme un déluge de métal. De gros morceaux coupants propulsés à toute vitesse, qui détruisent Explorer et laissent Stone et Kowalski seuls à dériver dans l'espace. Avec peu d'oxygène, et le mince espoir de pouvoir rejoindre la station spatiale internationale...
La première partie du film, après cette catastrophe initiale, permet de fixer les deux personnages. George Clooney est un vétéran plein d'humour (''Et hop, toute l'Amérique du Nord sans Facebook!'', plaisante-t-il quand les débris endommagent un satellite), rassurant pour sa collègue et performant face à une situation d'urgence.
Sandra Bullock, au contraire, semble déprimée (elle a perdu jadis sa petite fille de quatre ans), affolée, et prête à renoncer.
Le premier va apprendre à la seconde à ne rien lâcher, à dépasser ses limites et à faire surgir son instinct de survie...
C'est un petit bijou de suspense, d'émotion(s) et de mise en scène que ce GRAVITY réalisé par le Mexicain Alfonso Cuaron, dont le dernier film, LES FILS DE L'HOMME, sortait déjà de l'ordinaire. Ici, en 3D, et grâce à tous les effets spéciaux que permet la technique moderne, le spectateur voit non seulement l'espace de manière inédite mais a vraiment l'impression d'y être lui-même.
Tout le film se déroule en apesanteur. ''Être en apesanteur'': comme dans la chanson de Calogero, l'expression signifie nager dans le bonheur, être dans un état second, vivre une expérience hors de l'ordinaire. C'est exactement ce qui se passe quand on sort de GRAVITY.
Jean-Michel Comte

LA PHRASE
''Je déteste l'espace!'' (Sandra Bullock, en pleine difficulté).

GRAVITY
(États-Unis, 1h30)
Réalisation: Alfonso Cuarón
Avec Sandra Bullock, George Clooney

(Sortie le 23 octobre 2013)