PACIFIC RIM

Le choc des titans

Rinko Kikuchi, seule note féminine dans un monde de brutes (©Warner Bros.)
Rinko Kikuchi, seule note féminine dans un monde de brutes (©Warner Bros.)

C'est un peu GODZILLA contre TRANSFORMERS. Le film à grand spectacle de l'été est un combat de titans: monstres sous-marins contre robots géants. A grands coups de mandales dans la tronche, quand même, comme des cow-boys qui se battent dans un saloon.
On en en 2020. Surgies des flots, venant des entrailles de la Terre, des créatures monstrueuses et géantes, les ''Kaiju'', attaquent les hommes. Pourquoi, on ne sait pas, mais elles détruisent des villes, font des millions de victimes, et menacent la survie de l'humanité.
Pour les combattre, les nations de la planète se sont unies pour créer des robots géants, de la même taille que ces Kaiju: les ''Jaeger'', plus hauts que des gratte-ciels. Ces armes de métal et de technologie sont manoeuvrées par des duos de pilotes, qui communiquent par télépathie grâce à une liaison de leurs neurones.
Mais après cinq ans de ce programme coûteux, les Jaeger n'ont pas vaincu les Kaiju et les gouvernements décident d'arrêter les frais et de se tourner, désormais, vers la construction d'un mur géant pour protéger l'humanité. Genre le Mur de Berlin, mais en plus grand.
Le général Pentecost, chef du programme Jaeger, refuse cependant de baisser les bras. Avec ce qu'il lui reste de robots et de pilotes, avec l'aide de deux ingénieurs farfelus et d'une jeune recrue asiatique, il va lancer l'opération de la dernière chance: envoyer ses Jaeger faire exploser ''la Brèche'', cette fosse sous-marine où sont tapis les Kaiju. Et les ex-ter-mi-ner. Et puis c'est tout...
Toujours plus d'effets spéciaux, toujours plus d'images digitales, toujours plus de destructions: c'est la loi des grandes productions hollywoodiennes. Ici le réalisateur mexicain Guillermo del Toro a ajouté à la science-fiction son goût pour le fantastique, qu'il avait montré déjà dans HELLBOY et LE LABYRINTHE DE PAN.
Aux inventions technologiques et aux scènes d'action se mêlent aussi les traditionnelles valeurs de l'Amérique: famille, solidarité, goût du travail bien fait et bagarres à coups de poing (c'était la même chose récemment dans MAN OF STEEL: on détruit en trente secondes des centaines d'immeubles et on a entre les mains les armes les plus sophistiquées, mais on finit le combat à la lutte au corps).
Pendant deux heures, on en prend donc plein les yeux --pour peu qu'on les ferme sur les invraisemblances géantes et le scénario minuscule. Inspiré de GODZILLA et de TRANSFORMERS, il y a aussi un peu de ROBOCOP, d'AVATAR, d'ALIEN ou de MATRIX dans ce PACIFIC RIM qui semble n'avoir été fait que pour vendre le jeu vidéo en produit dérivé: à l'intérieur de chaque Jaeger, les deux pilotes reliés par télépathie gouvernent leur machine comme s'ils étaient en train, sur une console, de jouer à la guerre, de faire du ski ou de disputer une partie de football...
Les acteurs sont peu connus: Charlie Hunnam joue le héros, baroudeur et courageux. L'acteur noir Idris Elba, qui interprète le général Pentecost, était le chef de vaisseau du PROMETHEUS. Rinko Kikuchi, très connue au Japon mais découverte du reste du monde dans BABEL, apporte la seule touche féminine du film. Et Ron Pelman, célèbre ''tronche'' du cinéma américain, fait une apparition remarquée dans un Hong Kong interlope aux premières loges de cette bataille de titans.
Jean-Michel Comte

LA PHRASE
''Je n'ai pas besoin de votre sympathie ou de votre admiration. J'ai besoin de votre obéissance et de vos qualités de guerrier''. (Le chef, à son pilote).

PACIFIC RIM
(États-Unis, 1h50)
Réalisation: Guillermo del Toro
Avec Charlie Hunnam, Idris Elba, Rinko Kikuchi
(Sortie le 17 juillet 2013)