MEA CULPA

Baston, suspense et courses-poursuites

Le petit Théo est poursuivi par des malfrats (©Gaumont Distribution)
Le petit Théo est poursuivi par des malfrats (©Gaumont Distribution)

Simon (Vincent Lindon) et Franck (Gilles Lellouche) sont les meilleurs amis du monde. Ils étaient tous les deux flics quand ils ont eu un accident de voiture en état d'ivresse, tuant deux personnes. Simon, qui était au volant, a été exclu de la police. Franck a gardé son poste.
Six ans plus tard, Simon se traîne. Il est convoyeur de fonds, fait des cauchemars, a divorcé de sa femme, a du mal à tenir son rôle de père auprès de son fils Théo, 9 ans. Franck est resté son seul ami et veille sur lui, à distance.
Toulon, Marseille, Côte d'Azur: dans la région, une bande de malfrats des pays de l'Est sème la terreur et élimine physiquement ses concurrents. Franck et la PJ locale sont sur diverses pistes, mais  en vain.
Un jour, alors que sa mère et le nouveau fiancé de celle-ci l'ont emmené à une corrida, Théo assiste, dans les coulisses, à un règlement de comptes mortel entre mafieux. Il s'enfuit mais les tueurs –qu'il a vus et qui l'ont vu–, se lancent à sa poursuite.
Il leur échappe de peu. Mais ce n'est que partie remise. Les malfaiteurs vont tout faire pour retrouver l'enfant et l'éliminer. Simon, lui, va tout faire pour protéger son fils. Avec l'aide de Franck. Comme jadis...
Fred Cavayé est devenu un expert des films d'action et avait prouvé son savoir-faire avec ses deux acteurs dans ses deux précédents films. En 2008, dans POUR ELLE, Vincent Lindon faisait évader sa femme (Diane Kruger) injustement condamnée. En 2010, dans À BOUT PORTANT, Gilles Lellouche avait trois heures pour sauver sa femme enlevée par des malfrats.
Avec les deux acteurs réunis pour ce MEA CULPA, le réalisateur courait-il le risque du déjà-vu? ''Non, pas du tout, car c’était totalement revendiqué de ma part'', explique-t-il dans le dossier de presse.
''POUR ELLE était davantage axé sur l’émotion tandis qu’À BOUT PORTANT était plus orienté vers l’action pure. Et avec MEA CULPA, le dernier volet de la trilogie, je souhaitais vraiment faire un mix des deux'', ajoute-t-il. ''Je voulais un film d’action qui fonce tout droit mais avec une réelle épaisseur émotionnelle, un film de poursuite différent, avec des personnages très travaillés''.
Effectivement le film ''fonce tout droit'', avec courses-poursuites (voiture contre TGV, même), baston, rythme, suspense et amitié virile.
Certes les deux personnages principaux ont des états d'âme –surtout Simon– et le scénario réserve un rebondissement final qui n'a rien à voir avec l'action de tout le film.
Mais tout cela est parsemé de scènes d'une grande violence, très réaliste, presque complaisante. Ça commence avec Gilles Lellouche dans un parking, ça se poursuit avec une exécution à bout portant dans une voiture, puis pendant une heure et demie les fusillades, les bagarres, les coups sautent au visage du spectateur. Celui-ci doit-il supporter tout ça sous prétexte de suspense et de film d'action? La question mérite d'être posée.
Jean-Michel Comte

LA PHRASE
''Parce que tu as vu quelque chose que tu n'aurais pas dû voir'' (Lindon à son fils, pour lui expliquer pourquoi des malfaiteurs le traquent).

MEA CULPA
(France, 1h30)
Réalisation: Fred Cavayé
Avec Vincent Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki
(Sortie le 5 février 2014)