MAN OF STEEL

Inoxydable

L'Anglais Henry Cavill est le nouveau Superman (©Warner Bros)
L'Anglais Henry Cavill est le nouveau Superman (©Warner Bros)

Superman revient. Encore? Oui, mais cette fois-ci on repart à zéro, on oublie toute les versions précédentes et on savoure à nouveau l'adaptation au cinéma du plus grand héros américain de bande dessinée.

La saga SUPERMAN au cinéma a connu deux périodes. La première a donné quatre films, de 1978 à 1987, réalisés successivement par Richard Donner, Richard Lester (2) et Sidney J.Furie, avec Christopher Reeve dans le rôle principal et Margot Kidder dans celui de sa petite amie.

La deuxième, après plusieurs projets abandonnés, a donné SUPERMAN RETURNS, de Bryan Singer, avec le couple Brandon Routh-Kate Bosworth.

Aujourd'hui c'est une nouvelle franchise qui repart, avec Zack Snyder aux commandes, le réalisateur de 300 et WATCHMEN notamment. L'homme à la combinaison bleue et à la cape rouge est interprété par le très musclé et très britannique Henry Cavill (qui a joué dans la série télé LES TUDORS), tandis que la journaliste Lois Lane du Daily Planet et future fiancée du héros a les traits d'Amy Adams (vue récemment dans THE MASTER).

Dans le tout premier SUPERMAN, en 1978, apparaissait quelques minutes Marlon Brando, dans le rôle de Jor-El, le père naturel de Superman. Ici c'est Russelll Crowe qui reprend le rôle: on est sur la planète Krypton, qui est sur le point d'être détruite, à la fois vidée de ses ressources énergétiques et minée par une guerre civile déclenchée par le méchant général Zod.

Jor-El et sa femme --qui a accouché clandestinement, car sur Krypton c'est interdit-- décident d'envoyer leur nouveau-né Kal-El sur une autre planète, dans un vaisseau, pour le sauver. Le bébé va atterrir sur la Terre et être recueilli par un couple de fermiers du Kansas (Kevin Costner et Diane Lane), qui vont l'élever comme leur fils tout en constatant qu'il a des pouvoirs surnaturels.

''Tu es la réponse. Tu es la réponse à «Sommes-nous seuls dans l'univers?»'', lui dit son père adoptif, qui lui conseille cependant, pendant toute son enfance et son adolescence, de ne pas montrer ces pouvoirs extraterrestres. Le monde n'est pas encore prêt.

Le jeune Clark Kent –c'est le nom que lui ont donné ses parents adoptifs-- a beau sauver quelques enfants de la noyade dans un bus de ramassage scolaire, quelques ouvriers sur une plate-forme pétrolière en feu, il se cache et ne montre pas qu'il est différent. C'est quand le général Zod débarquera sur Terre, menaçant de l'anéantir, qu'il faudra bien que Clark Kent devienne Superman: il s'agit désormais de sauver non pas quelques êtres humains, mais toute la planète...

Ce MAN OF STEEL est plus sombre que ses prédécesseurs, tant pour ce qui se passe sur Krypton (pendant les 20 premières minutes) que sur Terre ensuite. Plus mystique aussi: quand il ne fend pas l'air les deux poings en avant, Superman s'élève lentement dans les airs les deux bras écartés comme le Christ du Corcovado, se confie à un prêtre au moment d'entrer dans l'action. Et il a 33 ans.

Le réalisateur lui-même le reconnaît, son héros ''est une figure christique'', un être incompris par ses contemporains: ''il y a déjà eu une sorte de Superman il y a 2.000 ans''...

La mise en scène, très énergique, contient des petits morceaux d'ALIEN, de PROMETHEUS, de MATRIX, de STAR WARS (''Je suis ton père!''), de TRANSFORMERS, de RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE, d'INDEPENDANCE DAY et bien sûr de tous les films tirés de comics de super-héros: IRON MAN, CAPTAIN AMERICA, LES AVENGERS, etc.

On en prend donc plein les yeux et plein les oreilles, on n'a fait aucune économie sur le budget effets spéciaux. Vers la fin, les affrontements à coups de poing entre Superman et Zod lassent un peu, d'autant qu'à chaque mandale les deux héros détruisent suffisamment d'immeubles pour relancer l'industrie américaine du BTP pour plusieurs décennies.

C'est un peu long (près de deux heures et demie), ça manque un peu d'humour aussi. Mais ce SUPERMAN façon 2013 a au moins deux avantages: une jolie fin clin d'oeil (du genre on repart à zéro), et le fait que le mot ''Superman'' n'est pratiquement jamais prononcé pendant tout le film (du genre on repart vraiment à zéro).

Jean-Michel Comte

 

LA PHRASE

''Crée un monde meilleur que le nôtre, Kal''. (Lara, la mère biologique de Kal-El sur la planète Krypton, peu après sa naissance, avant de l'envoyer sur Terre où il deviendra Superman).

 

MAN OF STEEL

(États-Unis, 2h20)

Réalisation: Zack Snyder

Avec Henry Cavill, Amy Adams, Russell Crowe

(Sortie le 19 juin 2013).