LA REINE DES NEIGES

Dessert glacé pour le Disney de Noël

Anna la princesse, Olaf le bonhomme de neige, Kristoff le bûcheron et Sven le renne des neiges (©The Walt Disney Company)
Anna la princesse, Olaf le bonhomme de neige, Kristoff le bûcheron et Sven le renne des neiges (©The Walt Disney Company)

Près d'un quart de siècle après LA PETITE SIRÈNE, les studios Walt Disney ont choisi d'adapter un autre conte d'Andersen pour leur dessin animé de Noël: LA REINE DES NEIGES. Une adaptation très, très libre, l'histoire ayant été simplifiée à l'extrême.
Il sera projeté en exclusivité au Grand Rex à Paris à partir du 20 novembre, deux semaines avant sa sortie nationale le 4 décembre.
Divisé en sept chapitres, le conte de l'écrivain danois, publié en 1844, était l'un de ses plus longs. Disney en a tiré un scénario qui se concentre sur l'histoire de deux soeurs, dans le royaume d'Arendelle, charmant petit pays lové autour d'un fjord scandinave.
Elsa, la blonde, et Anna, la rousse, les deux petites princesses du couple royal, ont deux ans de différence et étaient très complices quand elles étaient enfants. Elles jouaient ensemble, et Anna aimait bien que sa soeur aînée use de son pouvoir magique, acquis à la naissance: le don de pouvoir créer la neige et la glace.
Mais un accident a fait qu'Elsa ne peut plus contrôler ce pouvoir. Elle est obligée de porter des gants pour éviter de geler tout ce qu'elle touche, se cloître dans sa chambre pendant toute son adolescence, évite de voir du monde et délaisse désormais sa petite soeur.
Quand leurs parents meurent dans un naufrage en mer, les deux soeurs se retrouvent seules et Elsa accède au trône. Les portes du château s'ouvrent enfin au monde extérieur pour la cérémonie du couronnement, Anna l'impétueuse est folle de joie: gaie, optimiste, insouciante, elle rencontre Hans, un séduisant prince d'un royaume du Sud venu assister aux festivités, et en tombe amoureuse.
Mais Elsa, la nouvelle reine, est moins joyeuse que sa petite soeur. Les nouvelles responsabilités sont trop lourdes pour elle, elle a de plus en plus de mal à cacher son secret et, peu après son couronnement, elle craque. Elle déclenche –sans le vouloir mais sans pouvoir l'empêcher-- le grand froid sur le royaume.
Ayant plongé Arendelle dans l'hiver éternel, la nouvelle reine est vite accusée de sorcellerie et s'enfuie dans le Grand Nord, où elle va se construire un palais de glace et pouvoir enfin vivre libre. Seule, mais libre.
Restée au royaume, Anna, aidée du prince Hans pour gérer les affaires courantes, se met en tête d'aller chercher sa soeur aînée et de la ramener à la maison, pour qu'elle fasse cesser l'hiver et revienne vivre au milieu des siens. En chemin, elle va rencontrer Kristoff, un jeune et gentil bûcheron, vendeur de blocs de glace, qui va l'aider...
L'éternelle lutte entre le Bien et le Mal sert de base à cette histoire où l'on vante également l'importance des liens familiaux (ici entre deux soeurs qui s'adorent mais que le destin sépare) et la force de l'Amour, avec un grand A, celui qui ''provoquera le dégel''.
Les deux réalisateurs, Chris Buck (qui avait fait TARZAN pour Disney en 1999) et Jennifer Lee, ont fait de cette REINE DES NEIGES une comédie musicale, les personnages interprétant des chansons à intervalles réguliers. C'est avec LA PETITE SIRÈNE, en 1989, que les studios Disney avaient inauguré la formule, bientôt reprise dans LA BELLE ET LA BÊTE, POCAHONTAS, ALADDIN, LE ROI LION, etc.
 Le mariage Andersen-Broadway donne ici un Disney un peu moins enchanteur que d'habitude, qui continuera de séduire les enfants mais impressionnera moins leurs parents. Les dessins semblent moins fins (notamment les visages des personnages) et l'humour plus rare que dans les films d'animation de ces dernières années, dans lequels les adultes peuvent se délecter de plaisanteries au second degré.
Dans LA REINE DES NEIGES, la caractère déluré et résolument moderne d'Anna détend un peu, dans la première partie, l'ambiance un peu figée du film. Heureusement, pour dégeler tout cela, et avant un rebondissement spectaculaire en fin de film, apparaît en milieu d'histoire le personnage le plus savoureux, concentrant presque tout l'humour à lui tout seul: Olaf, un étonnant bonhomme de neige vivant, créé par Elsa et qui devient l'ami d'Anna et de Kristoff dans leur périple vers le palais de glace.
Cet Olaf candide et gaffeur, au corps en trois parties qui finissent toujours par se rassembler, avec une longue carotte en guise de nez, est le vrai régal de cette REINE DES NEIGES. Dans la version française, c'est Dany Boon qui lui prête sa voix et lui donne une dimension loufoque supplémentaire.
Jean-Michel Comte

LA PHRASE
''L'amour est une porte qui s'ouvre'' (une des chansons, au moment du couronnement d'Elsa).

LA REINE DES NEIGES
(''Frozen'') (États-Unis, 1h40)
Réalisation: Chris Buck et Jennifer Lee
(Animation)
(Sortie le 4 décembre 2013, au Grand Rex à Paris à partir du 20 novembre)