LE DERNIER JAGUAR

Dans la forêt amazonienne, l'amitié entre une féline affectueuse et une ado généreuse

Autumn (Lumi Pollack) retourne dans la forêt amazonienne pour sauver sa meilleure amie, Hope, une femelle jaguar (©Mai Juin Productions/ Wishing Tree Productions/ StudioCanal).
Autumn (Lumi Pollack) retourne dans la forêt amazonienne pour sauver sa meilleure amie, Hope, une femelle jaguar (©Mai Juin Productions/ Wishing Tree Productions/ StudioCanal).

Une adolescente new-yorkaise milite pour la forêt amazonienne et fait une fugue pour y sauver son amie d'enfance: une femelle jaguar, menacée par les braconniers. C'est le scénario du DERNIER JAGUAR, film familial idéal pour les vacances de février (ce mercredi 7 février sur les écrans).

Jusqu'à l'âge de 6 ans, Autumn a grandi avec ses parents, militants écologistes, dans la forêt amazonienne aux côtés d'une tribu d'Indiens autochtones et avec Hope, un adorable bébé jaguar femelle qu’elle a recueilli. Mais sa mère a été assassinée par les braconniers, ce qui a contraint la fillette et son père à retourner vivre à New York.

Trafiquants d'animaux

Huit années plus tard, Autumn (Lumi Pollack) est devenue une ado, qui mène une existence normale avec son père, médecin, et ses camarades de classe. Mais un jour elle intercepte une lettre que le chef de la tribu indienne a envoyée à son père: Hope est le dernier jaguar de la région et est menacée d'être capturée par des trafiquants d'animaux.

Autumn décide alors, à l'insu de son père qui la croit chez sa grand-mère, de prendre l'avion pour l'Amazonie afin d'y retrouver Hope et de la sauver. Apprenant ce projet de fugue, sa prof de biologie (Emily Bett Rickards), névrosée mais bienveillante, décide de l'accompagner dans cette dangereuse aventure. Arrivées dans la jungle, toutes deux vont devoir surmonter de nombreux obstacles, et notamment affronter les braconniers eux aussi à la recherche de Hope…

Filmographie riche

Le film a été réalisé par Gilles de Maistre, dans le droit fil de MIA ET LE LION BLANC (2018), où il dénonçait la chasse au lion en Afrique, et LE LOUP ET LE LION (2021), où il critiquait l'utilisation des animaux pour le divertissement, comme le cirque.

À 63 ans, sa filmographie est riche de nombreux documentaires et films de fiction dans lesquels il s'intéresse aux animaux mais surtout aux enfants, comme son documentaire multirécompensé J'ai 12 ans et je fais la guerre qui l'a fait connaître en 1990 ou, plus récemment, DEMAIN EST À NOUS (2019), portraits d'enfants à travers le monde qui s'engagent dans des actions là où beaucoup d'adultes baissent les bras: réchauffement climatique, pollution, pauvreté, manque d'éducation, filles et femmes opprimées, enfants esclaves, guerres, famines…

Être entendu

"J'ai toujours fait des films qui dénonçaient les injustices, les inégalités, les oppressions, les crimes", explique-t-il. "Mais depuis une dizaine d'années, avec ma femme Prune, qui est aussi la scénariste de nos films, on désire militer pour plutôt que militer contre. Parce qu'on s'est rendu compte que la transmission des messages se faisait beaucoup plus efficace par ce biais. (…) Ce que je veux, ce n'est pas dénoncer mais être entendu".

Dans LE DERNIER JAGUAR, il met l'accent sur le trafic d'animaux sauvages qui serait le troisième plus lucratif dans le monde, après les trafics de drogue et d'armes. Il ne reste plus que 15.000 jaguars à l'état sauvage en Amérique latine, et c'est au moyen d'une histoire d'amitié entre cet animal et une adolescente qu'il veut faire passer son message auprès d'un public le plus vaste possible.

Public familial

"Je ne veux pas m'adresser à un public averti, ceux-là sont déjà conscients des dangers, des écueils, des manquements, etc… Je ne veux pas non plus donner des leçons à ceux qui ne s'y intéressent pas, être injonctif ou culpabilisateur. Non, je veux m'adresser à un public familial", dit-il.

LE DERNIER JAGUAR ne manque pas d'invraisemblances et de moments de candeur un peu facile, mais c'est un film sympathique, aux accents de sincérité et d'humanisme, qui plaira aux jeunes spectateurs –et à leurs parents, pour peu qu'il leur reste un peu de leur âme d'enfant et de sentiment de révolte face aux maux de la planète. Car ce sont les enfants et adolescents d'aujourd'hui qui sauveront le monde, pense Gilles de Maistre.

Vrai jaguar

Les scènes les plus intéressantes, scénaristiquement et techniquement, sont celles dans lesquelles la femelle jaguar Hope apparaît. Pas d'effets numériques ici, c'est un vrai bébé jaguar, né en captivité au Mexique, qui a été utilisé et n'a pas été dressé: d'abord jusqu'à l'âge de quatre mois, avec le personnage d'Autumn enfant (la petite Airam Camacho), ce qui donne les images les plus charmantes du film.

Puis avec la jeune actrice Lumi Pollack et la femelle jaguar adulte: "Lumi a passé un an à vivre avec Hope, à faire des câlins, à monter aux arbres, à faire plein de choses que vous voyez dans le film, mais toujours comme un apprentissage d'amusement", explique Gilles de Maistre. Qui finalise déjà le montage de son prochain film, dont la sortie est prévue en 2025: MOON LE PANDA, tourné en Chine, histoire de l'amitié entre un petit Chinois de 12 ans et un bébé panda…

Jean-Michel Comte

 

LA PHRASE

"Je ne mange pas mes amis, les animaux. Vous mangez vos amis, vous?" (Autumn, visiblement végétarienne).

 

Le Dernier Jaguar

(France, 1h40)

Réalisation: Gilles de Maistre

Avec Lumi Pollack, Emily Bett Rickards, Wayne Charles Baker

(Sortie le 7 février 2024)


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