BRICE-3

Le roi de la glisse réjouit puis se casse la figure

Onze ans après ses débuts au cinéma, Brice de Nice est toujours le roi de la casse (©Gaumont Distribution).
Onze ans après ses débuts au cinéma, Brice de Nice est toujours le roi de la casse (©Gaumont Distribution).

Onze ans après, il n'a pas changé. Brice de Nice, dieu de la glisse et roi de la casse, revient ce mercredi 19 dans BRICE-3 "parce que le 2, je l'ai cassé!", prévient-il. Faut-il attendre la même déferlante qu'en 2005? Pas sûr puisque le phénomène du "cassage" qui avait accompagné le premier film appartient au passé et fait déjà un peu réchauffé.

De quoi ajouter à la prise de risques initiale, les suites de comédies arrivant rarement au niveau des originaux. Mais James Huth -déjà derrière la caméra il y a 11 ans- et Jean Dujardin -passé depuis au statut de star oscarisée- ont tout de même tenté leur chance.

Brice vit désormais dans une cahute sur la plage de Nice, continuant de surfer des vagues imaginaires et donnant des cours de casse aux touristes. Mais un message de la part de son ami Marius de Fréjus (Clovis Cornillac) et la destruction de sa maison vont le précipiter dans de nouvelles aventures...

Jean Dujardin n'a rien perdu de ses mimiques, de ce ton qui rendent si drôles les répliques du tac au tac de Brice. Et les premières 40 minutes du film sont des vagues de gags et de cassages dont on ne peut s'empêcher de rire, à la condition d'être client de cet humour particulier. Certaines scènes promettent déjà de rester cultes pour les fans.

Au point qu'à près de la moitié du film, on peut croire que celui-ci va se hisser au niveau du premier. Mais c'est là que le dieu de la glisse dérape. "La seule chose que tu casses, c'est l'ambiance", pourrait-on presque lui retourner. Car une fois tous les recoins de la bêtise du personnage et des capacités de Jean Dujardin habilement exploités, le manque d'autres ingrédients devient criant.

Le scénario part alors dans tous les sens sur un ton parfaitement absurde qui en fera peut-être rire certains mais laissera tout de même pantois une majorité de spectateurs. Brice se transforme en personnage de dessin animé japonais, monte une rapide comédie musicale sur le recyclage avec des pêcheurs, avant de retrouver un Marius à la barbe de Robinson Crusoé à Hawaï. Le tout pour sauver la tribu locale d'une invasion touristique.

Marius et surtout Igor d'Hossegor (Bruno Salomone) tombent dans l'excès alors que leurs personnages étaient déjà de sévères caricatures dans le premier épisode. Le scénario manque alors tellement d'idées qu'il a fallu aller chercher un clone de Brice, lui aussi logiquement incarné par Jean Dujardin, pour servir de méchant. Ce qui ne permet pas de sortir du creux de la vague.

Cela n'enlève rien au bon début de ce BRICE-3, qui au final fait au moins autant rire que bien des comédies. Mais avec une deuxième partie aussi pauvre, difficile de quitter la salle sans un goût d'inachevé dans la bouche. Il était évident que les ingrédients principaux du film seraient le personnage et son interprète. Et ni l'un ni l'autre ne déçoivent mais le reste ne suit malheureusement pas.

Victor Lefebvre

 

LA PHRASE

"Je sais pas si vous avez déjà réfléchi, mais il faut pas le faire trop souvent" (Brice).

 

BRICE-3

(France, 1h35)

Réalisation: James Huth

Avec Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Bruno Salomone

(Sortie le 19 octobre 2016)