CARS-3

Place aux jeunes!

La suprématie de l'idole des circuits Flash McQueen (à gauche) est menacée par de jeunes champions (©Disney/Pixar).
La suprématie de l'idole des circuits Flash McQueen (à gauche) est menacée par de jeunes champions (©Disney/Pixar).

En 2006, le bolide Flash McQueen jouait les petits nouveaux dans le dessin animé CARS, qui avait l'originalité de mettre en scène uniquement des véhicules qui parlaient et se comportaient comme des êtres humains. Onze ans plus tard, après de nouvelles aventures en 2011 (CARS-2), le temps a passé: McQueen a vieilli et doit laisser la place aux jeunes, dans CARS-3, qui sort ce mercredi 2 sur les écrans français.

Ce n'est pas de gaité de coeur que McQueen voit débarquer de jeunes concurrents sur les circuits de compétition des NASCAR, les courses automobiles de stock-cars très populaires aux Etats-Unis, dont il est le champion et l'idole incontestée avec son n°95. Ces petits jeunes s'entraînent sur des simulateurs de course, sont dotés des derniers progrès technologiques et informatiques, et ont un aérodynamisme moderne qui les avantage. Ils respectent leurs aînés, mais veulent prendre leur place.

McQueen résiste, veut prouver qu'il est encore le meilleur, mais il est vite dépassé et, lors de la dernière course de la saison, il prend trop de risques et c'est l'accident. Quand il revient la saison suivante, avec un nouveau look et des améliorations modernes, il pense pouvoir résister à la jeune concurrence. Mais son écurie artisanale a été rachetée par un homme d'affaires, qui veut le mettre à la retraite et en faire un produit marketing.

"Votre carrière arrive à son terme", lui dit son nouveau patron, qui lui annonce qu'il ne disputera plus qu'une course et le met entre les mains d'une jeune coach mécanicienne, Cruz Ramirez, qui a concocté pour lui "un projet senior", avec des méthodes modernes d'entraînement (simulateur, technologie, séances de motivation, etc.). McQueen a beaucoup à apprendre pour rester dans la course. Mais aussi beaucoup à transmettre car l'expérience est irremplaçable...

Le douloureux problème de l'obsolescence des voitures de course est le point de départ du film... Plaisanterie mise à part, il parle d'une question qui touchera davantage les vieux spectateurs que leurs enfants ou petits-enfants ce qui est paradoxal pour un dessin animé: comment admettre que sa carrière est derrière soi, qu'il est temps de faire place aux jeunes, qu'il ne sert à rien de s'accrocher?

L'heure de la retraite a sonné, Flash McQueen est dépassé par le progrès et les méthodes modernes et n'est même plus à même de décider lui-même quand il arrêtera? Le film, après une première moitié nostalgique, bascule vers le côté positif: la transmission du savoir du maître à l’élève. "Je pense que ce qui touchera particulièrement les spectateurs –et spécialement les adultes– c’est l’idée de donner un sens à notre existence en vieillissant, de trouver le moyen de se rendre utile à chaque étape de sa vie et de transmettre son savoir à la génération suivante d’une manière qu’on n’aurait jamais imaginée étant jeune", explique l'une des scénaristes du film, Kiel Murray.

Ici l'anthropomorphisme est poussé à l'extrême puisque ce ne sont pas des animaux assimilés à des êtres humains (comme dans beaucoup de dessins animés) mais des véhicules –voitures, camions, remorques, tracteurs, ambulances, bus–, et l'on y croit, tant les personnages sont typés et les décors particulièrement soignés, une des grandes réussites du film. Flash McQueen en arrive à être émouvant et le personnage de sa coach Cruz Ramirez apporte un belle dose de féminisme bienvenue dans ce monde très masculin des courses de voitures.

C'est le premier film comme réalisateur de Brian Fee, storyboarder chez Pixar depuis 2003. Le producteur exécutif est John Lasseter, l'un des papes du dessin animé à Hollywood, qui supervise désormais tous les projets communs Pixar/Disney après avoir réalisé en 1995 l'historique TOY STORY (premier long métrage d’animation entièrement réalisé en images de synthèse) puis 1001 PATTES (1998), TOY STORY-2 (1999) et les deux premiers CARS (2006 et 2011).

Pour la version française, les petits bolides et autres voitures ont les voix de Guillaume Canet, Cécile de France, Gilles Lellouche, Nicolas Duvauchelle, Alice Pol et Samuel Le Bihan.

Jean-Michel Comte

 

LA PHRASE

"C'est moi qui veux décider quand je voudrai arrêter" (Flash McQueen).

 

CARS-3

(États-Unis, 1h49)

Réalisation: Brian Fee

(Animation)

(Sortie le 2 août 2017)